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Biblioado
22 octobre 2013

"Et moi je suis en cage. Je les déteste."

inch-allah-que-mon-pere-creve

 INCH’ ALLAH QUE MON PÈRE CRÈVE

Fanny appartient à une famille française installée en Algérie. « Française, si on veut, je n’ai jamais vu la France… ».

Elle peine à trouver sa place dans cette famille qui ne lui laisse aucune liberté, elle est une fille alors elle doit sortir, systématiquement avec un chaperon… « C’est pas marrant d’être une fille chez les musulmans.  C’est pas marrant chez nous, non plus. Si seulement j’étais un garçon ! Ma vie serait tellement plus belle. Je pourrais faire ce que je veux et comme je veux. Dans ce pays il n’y en a que pour eux. Deux poids et deux mesures… ».

Ses fréquentations sont choisies, son avenir professionnel  tout autant (l’enseignement c’est bien pour une fille…) et malgré de bons résultats scolaires, elle est dénigrée par toute  sa famille en particulier par ce père tyrannique devant lequel même sa mère s’efface… « Chez moi ça leur arracherait la bouche de me féliciter. Par contre pour les reproches, ils sont fortiches imbattables… Ne ris pas aussi fort, tu parles trop, tiens toi droite, tu t’es coiffée avec un râteau, tu ne trouveras jamais personne pour t’épouser… »

Fanny qui elle rêve de liberté, de devenir reporter, s’installer à Paris… VIVRE… Elle décide de passer au dessus de tout cela de supporter… « avant ça me rendait triste, cette méchanceté. Maintenant je m’en moque. Je ne lui dis plus rien, ça glisse »

Jusqu’au jour où son père va l’enfermer dans sa chambre à double tour… « Les salopards, ils m’ont carrément enfermée cette fois. Pour de bon. A clé, à double tour Comme quand j’avais cinq ans. Encore une idée de mon père, un vrai maboul ce lui-là. Et eux, ils sont sortis. Ils sont allés au cinéma avec la grand-mère. Et moi je suis en cage. Je les déteste….Vivement que ce soit finit. Encore trois mois et à moi la liberté ! Enfin ! ».

Fanny rentre alors dans une colère qui va monter au fil des mots, qui va grimper comme grimpe la température dans cette « chambre-prison ».

Sa colère va trouver échos dans un mouvement de foule qui passe sous sa fenêtre. En effet, le récit que nous offre Anny Cordina (l’auteur) se déroule en 1960, le peuple d’Algérie crie pour son indépendance et sa liberté.

Fanny se rend compte alors que sous la pression familiale, elle qui vit ici depuis toujours, ne connaît rien de ce peuple algérien, ses conditions de vie, son statut de colonisé… On ne voit rien, on entend rien, on ne dit rien comme nous le suggèrent les trois singes de la couverture du livre, les "singes de la sagesse dit les trois petits singes".

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Elle se découvre beaucoup de points commun avec ces manifestants et rêve de crier avec eux LIBERTÉ ET INDÉPENDANCE pour elle comme pour eux.

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