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Biblioado
17 septembre 2014

Vestes de femme. Rouge. 1500. 3 jours

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"... Et me voilà, dans tout ça. Une petite chinoise de 17 ans, une paysanne, partit à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité..."

Tout commence par un rêve : celui de Mei.

Elle a 17 ans et travaille à l'usine. Elle travaille pour l'usine, elle vit dans l'usine, elle vie pour l'usine.

Son quotidien est routinier ponctué  par les heures de réveil, de la douche, du petit déjeuner de nouilles, de la mise en route au travail. Sa machine, ses gestes mécaniques, toujours les mêmes...Son univers l'usine, toujours l'usine encore l'usine. Sous les ordres d'un contremaître autoritaire, elle et ses camarades sont contraintes à des cadences infernales, les amenant à l'épuisement, à l'alienétion... Mei ne vit plus pour elle, elle vit pour le bien être de l'usine, pour le bien être de la Chine et ce à grand coup de slogan "ton courage tu donneras sans limite pour construire une Chine prospère".

Son unique échappatoire, ses rêves (d'ailleurs le roman commence par la description d'un des rêves de Mei).

Un jour de nouvel an, après avoir été privée de son salaire (pour non obéissance) et donc de son retour dans sa famille pour les fêtes, elle reste seule dans cette usine. Mais elle est loin d'être seule. Un autre employé est resté. Il s'agit de Cheng, un nouveau contremaître. Ils passent alors tous les deux trois jours,  trois jours forts, trois jours d'amour intense.

Et puis le travail reprend. Cet amour doit rester caché, au risque pour tous les deux de perdre leur emploi. Mais comment continuer de subir cette vie quand on a découvert que la vie peut être merveilleuse, pleine de bonheur, de joie,.... Pour Cheng ce n'est qu'une question de temps. Il faut savoir être patient. Pour Mei c'est difficile, trop difficile, insupportable...

"Le froissement des tissus, le déclic des machines qu'on allume. Et moi qui ne m'assieds pas. Qui ne m'assiérai plus....

 

La Fabrique du monde est le premier roman de Sophie Van Der Linden. Un roman qui nous dépeint le quotidien de bien trop nombreuses jeunes filles chinoises exploitées dans des ateliers de couture au nom de la grandeur de la Chine et du bien être occidental.

C'est un roman qui nous plonge dans un univers dur, insensible. Roman qui est ponctué par les rêves de Mei. Le style devient alors plus onirique avec des phrases très courtes, des successions de mots...à la manière d'une poésie. Et surtout roman ponctué par ces trois jours d'amour des deux héros. Le roman devient alors, très doux quelques fois même très sensuel.

L'auteur nous offre un très joli roman sur l'acceptation  ou non de sa condition et sur la condition féminine.

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