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Biblioado
18 septembre 2013

"C'est officiel, je ne l'ai pas tué!"

piscine

Célia, 16 ans vient d’être  acquittée…

« Ca y est, c’est officiel, je ne l’ai pas tué ! Le verdict vient de tomber, je suis acquittée… »

Célia au travers de ce court et fort récit, nous dévoile son histoire. Son histoire d’amour avec Alex, un garçon qui fréquente le même collège qu’elle. Au hasard d’une rencontre, ils vont tomber follement amoureux l’un de l’autre, eux qui pourtant n’ont pas grand-chose en commun au grand dam de la mère d’Alex.

« Oui j’aime la mode. Oui j’aime les fringues. Le look. Le style. Oui je vais souvent chez le coiffeur. Oui j’ai plein de pompes….Un tiroir à bijoux qui déborde… » 

« Alex était une pépite sous des fringues mal coordonnées. Le genre de mec qu’on ne regarde pas mais qui une fois démasqué ne vous lâche plus, bien chevillée au cœur… »

Célia et Alex vivent alors une histoire d’amour forte, découvrant ensemble l’expérience de la première fois. Célia fait aussi  la première expérience de la cohabitation avec la  mère d’un petit ami, très attachée à son enfant et n’acceptant pas très bien Célia, ne comprenant pas très bien le choix de son fils.

 Et puis un jour d’été, un jour de forte chaleur, au bord de la piscine, Célia et Alex joue comme deux grands enfants avec le tuyau d’arrosage, ils rient, ils s’amusent et l’impensable arrive. Alex chute dans la piscine. Mais par cette forte chaleur, par souci de restriction d’eau, la piscine n’a pas été remplie.

C’est le drame : ALEX EST MORT !

« …Le corps étendu sur le carrelage. Les jambes écartées. Un bras au nord, un autre au sud. Une joue au ciel. Et ce mince filet de sang qui  ne cesse de couler… Incapable de m’en détacher. Incapable de réagir. Et j’entends sa mère au loin qui hurle son prénom. Elle nous observait de la cuisine… »

La vie de Célia bascule. Elle est accusée par la mère d’Alex de l’avoir pousser volontairement. Un engrenage se met alors en route, l’arrestation par la police, la mise en examen, la prison…

« Deux mois enfermée, à répéter à qui voulait l’entendre que ce n’était pas moi. Que je ne l’avais pas poussé. Que c’était la vie qui était une grosse conne, qui se foutait de ma gueule. Qui me tuait le mec que j’aimais et qui me la faisait payer…. »

Et puis, la peine, le chagrin : « je parlais de ma vie qui n’avait plus de sens, qui semblait en suspens depuis sa mort. J’avais plus d’envie, plus de gout à rien... J’aimais son fils au point que j’avais l’impression d’être partie avec lui de ce jour-là », la honte (honte d’être envie et pas lui, honte d’être libre), la peur, le regard des autres, le regard de ses parents…

« Allez dire à vos parents que c’était un accident…vous les voyez littéralement lutter pour ne pas cesser de vous aimer… »

Et le procès et l’acquittement et la joie d’être libre. Et à nouveaux ce sentiment de honte…..  « J’ai honte d’être heureuse. J’ai honte parce qu’Alex est mort et que rien, rien ne devrait me réjouir… »

Gilles Abier nous livre ici un texte court, mais très fort. Il nous livre le parcours de Célia au fur et à mesure de sa chute dans la machine judiciaire.

Un témoignage  fort, des personnages attachants et surtout une fin très surprenante.

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